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Plan de travail 31

Les décideurs : Saisissez vous de l’expertise des infirmiers libéraux pour améliorer le niveau de santé de la population française

Malgré la création du Haut Comité de santé publique, les publications de ces dernières décennies, les décrets et les plans portant sur la prévention, notre système de santé demeure hospitalo-centré, médico-centré et pharmaco-centré.

Un système fermé, où les seuls acteurs principaux sont les médecins et les hôpitaux, autour de la maladie. Quant aux patients, dans cette relation asymétrique, ils ne leur restent plus qu’à déambuler, voire à se perdre dans ce système clos et de plus en plus complexe.

Alors, dirions-nous que la santé est l’inverse de la maladie ? Que la santé serait le silence des organes, comme le pensait René LERICHE en 1936 ?

L’infirmier(ère) répond à cette question par la négative : pour lui/elle, la santé est un capital pour bien vivre sa vie.

Elle trouve ses fondements dans les soins de santé primaires, comme le rappel l’OMS et la Charte d’Ottawa et plus récemment la déclaration d’Astana, à savoir :

  • Manger et boire de façon équilibrée
  • Vivre dans des conditions d’hygiène favorables
  • S’instruire tout au long de la vie
  • Se sentir utile dans la société
  • Aimer et être aimé

Dans ce concept particulièrement ouvert, les leviers salutogènes qui méritent d’être actionnés sont, d’une part, la personne dans sa singularité, et d’autre part, la société dans sa capacité à disposer de services de proximité sur l’ensemble des territoires.

Par conséquent, retarder l’incidence des maladies et agir en ce sens est un signe de progression sociale, d’éthique et d’esthétique, car la prévention offre un espace de parole, d’expression et d’accomplissement à l’homme en tant que producteur, créateur de compétences nouvelles et de biens.

Alors, aller à la conquête de la prévention en santé par les infirmiers ne peut se faire qu’en prenant des mesures fortes, telles que :

  • Gratifier les infirmiers libéraux qui couvrent tous les territoires et permettre l’accès direct à la prévention, aussi bien dans les zones bien dotées que dans celles qui ne le sont pas ;
  • Recruter en nombre des IDEL à la HAS afin d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques professionnelles en soins infirmiers dans la prévention ;
  • Nommer systématiquement un Infirmeir libéral conseil auprès du ministre de la Santé.

Faire reculer le poids des maladies et leurs conséquences offrirait indubitablement à la population un système qui porterait enfin bien son nom : la Santé.

Ouvrir le système fermé à des paradigmes multidimensionnels et multimodaux est un gage d’émancipation lancé à la population, et un défi de démocratie sanitaire adressé aux professionnels de santé.

Éduquer la population en faveur d’une auto-prise en charge

de sa santé est la bonne idée.

C’est ainsi que l’URPS INFIRMIER ARA inaugure son 4ᵉ colloque régional sous l’égide de l’art de prévenir, en tant que science infirmière au service de l’humain.

Philippe REY
Président de l’URPS Infirmier ARA